Mise en ligne imminente ?
C’est officiel. L’Alberta sera la deuxième province canadienne à établir un marché de jeux d’argent entièrement réglementé et légal. Les attentes étaient que ce marché soit lancé début 2025, mais des rumeurs indiquaient qu’il pourrait ouvrir d’ici Noël 2024. Quoi qu’il en soit, lorsque ses portes virtuelles s’ouvriront, il sera l’un des plus grands marchés d’Amérique du Nord et les principaux opérateurs internationaux prévoient déjà d’y participer en demandant des licences.
Évidemment, ils devront effectuer toutes les procédures de diligence raisonnable nécessaires, mais cela promet d’être une opportunité gagnant-gagnant pour les joueurs et les plateformes de jeu en ligne. La province devrait également en profiter largement, et les défenseurs soulignent toujours qu’un marché bien réglementé élimine les opérateurs malhonnêtes et aide à protéger les citoyens des dangers potentiels du jeu. Le gouvernement de l’Alberta a observé le succès de l’Ontario et s’en inspire pour rédiger sa propre législation.
Utilisation du modèle ontarien
Plus tôt dans l’année, le gouvernement provincial a confirmé qu’il avait l’intention d’ouvrir son marché dans la lignée de celui de l’Ontario, qui a vu le jeu en ligne injecter environ 2,7 milliards de dollars canadiens dans son économie. Un administrateur indépendant sera nommé, et il est rapporté qu’il y aura également une implication des Premières Nations dans le développement du marché en ligne.
Le ministre de la Réduction de la paperasse de l’Alberta, Dale Nally, a déclaré,
« Cela sera très similaire à l’Ontario. Nous suivons leur modèle car ils ont tracé la feuille de route. Nous l’adapterons légèrement, mais il est inspiré de l’expérience ontarienne. Ce sera un marché ouvert et libre. »
Actuellement, l’Alberta ne compte qu’un seul site de jeux d’argent en ligne officiellement réglementé – Play Alberta, qui propose des paris sportifs, des jeux de casino et des jeux avec croupiers en direct limités. Bien que le service soit relativement limité par rapport à ce qui est disponible en Ontario, il propose tout de même de superbes jeux. Les meilleurs en Alberta permettent aux joueurs de payer de différentes manières, y compris avec des devises fiduciaires et des cryptomonnaies. Opéré par l’Alberta Gaming, Liquor and Cannabis Authority, il sera intéressant de voir comment la province équilibre le parcours entre opérateurs et régulateurs.
En mai, la loi d’amendement des lois sur la réduction de la paperasse (également connue sous le nom de projet de loi 16) a été adoptée, permettant au gouvernement provincial de réglementer et de superviser le jeu en ligne. Cela a été largement considéré comme le feu vert pour que les opérateurs de jeux commerciaux s’installent dans la province
Intérêt commercial
En août, le président et PDG de NorthStar Gaming, Michael Moskowitz, a déclaré qu’ils considèrent le marché albertain comme une opportunité très attrayante. Il a indiqué que son entreprise s’attend à ce que le déploiement soit traité de manière similaire à celui de l’Ontario. Un des objectifs de NorthStar Gaming étant de développer sa base de clients et sa marque en dehors de l’Ontario, elle suit de près les développements en Alberta. Il est également prévu que Betway, PointsBet Canada et DraftKings soient parmi les premiers entrants sur le marché.
Pourquoi l’Alberta est-elle attrayante pour les grands acteurs du jeu ?
Les Canadiens aiment jouer, ce qui rend le pays attractif pour les casinos en ligne et les sites de paris sportifs. Les marchés réglementés sont particulièrement attractifs car le fait de détenir une licence officielle équivaut à un tampon d’approbation supplémentaire ou un « Trustmark » pour l’opérateur. Les casinos en ligne doivent collecter et vérifier des données sensibles et personnelles, donc cette approbation aide les clients à faire confiance au site.
Bien que l’Alberta ne soit pas aussi peuplée que l’Ontario (ou même la Colombie-Britannique, pour être exact), elle est probablement la province canadienne la plus riche en termes de revenu par habitant. La population est aussi un peu plus jeune, ce qui en fait un marché différent de l’Ontario. Actuellement, l’Ontario possède plus d’opérateurs et de plateformes que presque tout autre marché réglementé dans le monde.
Comment sera-t-il structuré ?
Pour l’instant, le marché n’a pas été clairement défini et il n’y a pas de vision claire de son apparence. Les questions qui devront être abordées, en plus des considérations concernant le nombre d’opérateurs que le marché peut soutenir, incluent :
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Comment cela affectera-t-il les Premières Nations ?
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Quelles seront les règles concernant les paris sportifs et la publicité ?
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Quel sera le taux d’imposition ?
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Comment le marché réglementé traitera-t-il le marché gris ?
Éloigner les gens des sites offshore
Selon l’AGLC, Play Alberta a capturé environ 45% des joueurs de la province, la plupart des joueurs en ligne jouant encore sur des sites offshore. Ce que d’autres marchés ont cherché à faire, c’est de transférer les joueurs des opérateurs illégaux vers ceux qui sont licenciés pour opérer, et c’est ce que le régulateur albertain visera à faire. Actuellement, Play Alberta contribue 1,5 milliard de dollars de recettes de jeux au gouvernement pour soutenir les programmes et services. Le gouvernement provincial espère idéalement doubler ce chiffre en capturant tout le potentiel du marché.
Coût d’opportunité
Bien que la possibilité de revenus accrus soit attrayante pour le gouvernement de la province, les revenus des jeux d’argent ne sont pas de l’argent gratuit.
La régulation engendre des coûts en termes de négociation des accords, d’établissement de l’autorité de jeu, et de mise en place des structures pour collecter les frais et les revenus. Si le régulateur promet d’offrir aux consommateurs et aux opérateurs une protection renforcée contre les opérateurs malhonnêtes, il doit disposer de personnel approprié pour soutenir à la fois les sites de jeux et leurs clients. Ils doivent également avoir des outils et des services de jeu sûrs et accessibles en place. En Ontario, les plateformes ont été chargées de mettre en place leurs propres programmes d’auto-exclusion, mais l’opinion générale est qu’un programme unique serait plus bénéfique.
Cap sur l’avant ?
Bien que tout le monde soit enthousiaste, il semble désormais très peu probable que le marché soit opérationnel cette année ou même au début de 2025. Un initié de l’industrie aurait déclaré,
« Les choses ont mal tourné en Alberta. Une proposition a été soumise au cabinet, mais elle a été rejetée deux fois. Cela a dérapé. »
Que les choses aient dérapé ou que le cap soit maintenu, le gouvernement et l’industrie gardent leurs cartes assez proches de leur poitrine, et tout le monde tend l’oreille pour les dernières nouvelles.
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